5. L'obturation
Ce sténopé doit être
obturé. La
façon la plus simple consiste à le recouvrir d'un bout de ce ruban adhésif
que nous avons déjà maintes fois utilisé depuis le début. Cette méthode
convient pour un orifice directement percé avec le clou mais pour les deux
autres fabrications, un petit morceau de carton noir tenu par l'adhésif
serait plus conseillé: le montage avec papier d'alu, comme celui avec
lames de rasoir, est fragile et risque de venir avec "l'obturateur
collant" lors de la prise de vue.
début
6. le chargement
Avant de réaliser vos
premières prises de vue minimalistes, n'oubliez pas de glisser une feuille
de papier sensible dans votre boîtier. La méthode: dans votre local
éclairé simplement d'une lumière rouge (ou sans lumière du tout, si vous
ne voulez pas prendre de risque), vous ouvrez votre appareil et vous
glissez une feuille de papier sensible que vous plaquez contre la paroi
opposée au sténopé, face sensible tournée vers ce dernier. Vous pouvez le
fixer simplement avec 2 petits morceaux de ruban adhésif léger, mais
n'utilisez pas l'adhésif toilé noir (pour une fois !) : vous risqueriez de
devoir repeindre l'intérieur de la boîte après chaque chargement.
début
7. la prise de vue
Soyons clairs: il va
falloir tâtonner. Vous pouvez vous munir d'une cellule pour mesurer le
temps de pose, mais il faudrait d'abord déterminer quel est le diaphragme
correspondant à votre matériel et là, il n'y a pas d'autre solution que de
faire des tests. Une méthode simple: vous mettez votre sténopé, chargé
d'un papier photo, face à un mur fortement éclairé sur lequel vous avez
accroché un damier. Vous mesurez le damier avec votre cellule réglée sur
environ 3 Iso (la cellule de votre appareil photo peut parfaitement faire
l'affaire) et vous commencez à faire un test avec le temps d'exposition
indiqué par le posemètre pour un diaph de f : 22 multiplié par 200 !
Exemple: si la mesure vous indique 1/30' de sec. à f : 22, vous devrez
poser environ 6 sec. .pour votre 1er test. Après développement
(voir chapitre 8. Le développement), vous devez obtenir le damier, avec
ses cases noires devenues blanches et inversement. S'il n'y a pas de cases
noires sur votre papier, c'est que vous devez augmenter le temps
d'exposition, et s'il n'y a pas de cases blanches, c'est le contraire.
Passez toujours à un temps deux fois plus grand ou deux fois plus petit
pour corriger l'exposition.
Une fois que vous aurez
obtenu un temps de pose correct, comparez-le avec l'indication de votre
cellule: le chiffre par lequel vous devrez multiplier l'indication de la
cellule pour obtenir votre temps de pose réel vous permettra de caler
n'importe quelle mesure par la suite. Pour reprendre notre exemple, si
vous obtenez finalement un bon résultat avec un temps de pose de 25 sec.,
cela signifie qu'il faudra multiplier l'indication de mesure pour f : 22
par 750 (25/1/30'). Pour information, cela correspondrait à un diaphragme
de f : 512 !
début
8. le développement
Le développement du
papier photo se fait dans le noir ou sous lumière rouge. Il consiste à le
plonger d'abord dans un bain de révélateur (environ 3 mn), puis dans le
bain d'arrêt (1 mn) et enfin dans le bain de fixateur (5 mn) ; ensuite, il
faut laver l'épreuve obtenue et la laisser sécher. Vous obtenez alors une
image négative dont vous allez devoir réaliser un tirage.
début
9. le tirage
Le tirage consiste à
placer une feuille vierge, partie sensible vers le haut et à poser l'image
négative, partie imprimée en contact avec la feuille vierge. Bien entendu,
tout cela se fait dans le noir ou en lumière rouge. Vous placez ce
«sandwich» sur une plaque de bois, une plaque de verre par-dessus et vous
posez l'ensemble sous une ampoule. Il ne vous reste plus qu'à allumer
pendant environ 10 sec. et à développer le papier (celui du dessous
puisque l'autre, c'est déjà fait !). Vous obtiendrez une image positive.
Procédez encore par tests successifs si besoin, jusqu'à obtenir un bon
tirage.
début
10. le choix du papier
N'utilisez que des
papiers ne présentant aucune marque au dos : Ilford ou Agfa ne signe en
général pas leur papier. Vous pouvez utiliser du papier à support
plastique (papier RC), plus rapide et pratique à manipuler. Vous pouvez
charger, décharger, manier et traiter le papier noir et blanc en lumière
rouge. En revanche, lorsque vous voudrez vous essayer à la prise de vue
sur plan film, n'oubliez pas d'opérer dans le noir total.
Et voilà, vous êtes prêt
pour la réalisation de ces images magiques, parce que prises sans aucun
matériel, et à la profondeur de champ infinie.
début
Matériel nécessaire
a
Une boîte,
de préférence en métal, étanche à la lumière
a
Du ruban
adhésif noir.
a
De la
peinture noire mate (en bombe, c'est mieux).
a
Un clou ou
du papier d'aluminium alimentaire et une aiguille ou encore des lames de
rasoir.
a
Du papier
photo au format de la boîte.
a
Deux
cuvettes de développement au format du papier choisi.
a
Les
produits de développement (révélateur, bain d'arrêt, fixateur).
a
Une planche
en bois peinte en noir et une plaque de verre, au format du papier.
a
Une ampoule
électrique.
a
Un local
parfaitement étanche à la lumière.
a
Un évier
avec de l'eau courante.
début